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Le péage de Lécussan

Le péage de Lécussan a été pendant des siècles une source de revenus non-négligeables pour le Doyenné de  Moyrax.

A l’époque où il n’y avait aucun pont sur la Garonne, le gué de Lécussan situé sur la commune, en face du vieux village de Boé, permettait de franchir la Garonne, en venant d’Agen, pour entrer en Gascogne. On empruntait ensuite l’ancienne  voie romaine appelée « La Peyrigne », dont le tracé était à peu près celui de la D 268 qui monte vers Moirax. Le gué était protégé et surveillé par le château de Lécussan, surplombant la vallée. Dans la charte de donation de Guillaume d’Arnaud, fondateur du prieuré, signée en 1049, le gué est cité sous le nom de Port d’Agen, ce qui en montre bien l’importance stratégique.

Au cours de l’histoire, le fief et le péage de Lécussan, objet de convoitise, sont passés dans les mains de plusieurs seigneurs chargés par les moines de défendre ces lieux stratégiques. Le vassal ainsi investi percevait un tiers des revenus du péage, les deux autres tiers revenaient au Seigneur Doyen de Moyrax.

A la fin du XVème siècle et au début du XVIème siècle, les Consuls d’Agen revendiquent la possession de ce péage. Deux procès sont engagés entre eux et le Seigneur Doyen de Moyrax et le Seigneur d’Aubiac qui était aussi Seigneur de Lécussan.  Le jugement prononcé est favorable à ces derniers.

Au XVIIIème siècle, la famille Lartigaut exploite le péage et l’exploitera jusqu’en 1827. Elle en verse les revenus, non plus au prieur de Moirax et au seigneur de Lécussan mais aux Ponts et Chaussées.

Au XIXème siècle, les bacs qui servaient au transport des personnes, des animaux et des charrettes étaient appelés camuses ou gabarettes . Ils mesuraient de 11 à 14,50 m de long  et 2 m  de large.

Avec la construction de nouvelles routes, du Pont de Pierre et du pont de Layrac, le passage de Boé perd sa clientèle.

Le 26 avril 1851, l’administration des Ponts et Chaussées supprime le passage d’eau avec l’accord des conseils municipaux de Boé et de Moirax qui le regrette. En effet des Moiracais possédaient des terres qu’ils cultivaient à Boé et vice versa. En 1943, il était encore possible de passer d’une rive à l’autre en appelant de la cale face à Boé.