Les monuments aux morts sont de nos jours souvent méconnus mais ils demeurent des témoins historiques de la guerre qu'on avait appelée la der des der et qui ne le fut pas, un passé révolu pour les jeunes générations mais que l'on ne doit pas oublier. A l'occasion de la célébration du centenaire de la Grande Guerre, chaque village, chaque ville rafraîchit son monument aux morts.
A Moirax aussi, le monument situé place de l'église a été nettoyé. Un panneau expliquant qui était chacun des soldats morts pour la patrie et dont les noms sont gravés dans la pierre, sera placé pour la célébration du 11 novembre prochain.
Les monuments aux morts.
C'est une loi du 25 octobre 1919 qui décida de leur construction. Ainsi la presque totalité des 36 400 communes françaises érigèrent leur monument, entre 1920 et 1925.
On fit appel à des souscriptions auprès des populations, une subvention gouvernementale pouvait être accordée en complément. Un document officiel appelé "Livre d'or" établissait pour chaque commune la liste des soldats. Les conditions requises pour l'inscription d'un nom étaient précise: le défunt devait être titulaire de la mention "Mort pour la France" et né ou domicilié en dernier lieu dans la commune considérée. Ces "livres d'or" sont conservés aux archives nationales et consultables sur le site:
https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation
L'inscription d'un soldat "Mort pour la France" relevait de la décision du maire ou du conseil municipal. Mais les maires recevaient beaucoup de sollicitations des familles, ils ont parfois cédé et accepté des dérogations.
Le monument aux morts de Moirax fut érigé par décision du conseil municipal du 5 août 1920, au centre de la place de l'église. Le devis du sculpteur Georges VIVENT pour un montant de 5800 francs a été accepté au cours de ce même conseil municipal. La souscription s'élevait à 3000 francs, le reste ayant été pris sur le budget de la commune.
En 1965 à la demande du service du Ministère des Affaires Culturelles de l'époque, il a été déplacé, parce qu'il "gênait la perspective de la façade et du porche de l'église."
13 soldats sont inscrits sur ce monument: Paul BENECH, Joseph BOÉ, Jean CAZAUBON, Henri CAZENEUVE, Jean COUEQUE, Jean DUMAS, Jean-Cyprien JAUBERT, Louis JUNQUA, Ernest LARRUE, Jean MAUROUX, Gabriel MESPLÈS, Jean dit Elie RAYMOND, Théodore LESPÈS. Sur le "Livre d'or" de Moirax il en figure seulement 10 et l'un d'eux n'a pas été inscrit sur le monument : Charles Louis PLANÈS. Pourquoi? Une question à laquelle nous tenterons d'apporter une réponse.
Des noms sans visage? Non, nous essaierons de les faire revivre avec leurs photos visibles dans la mairie, avec leurs familles retrouvées pour 3 d'entre eux, au cours d'une exposition présentée dans la salle des associations à Moirax, du 8 au 16 novembre 2014.
Le sculpteur Georges VIVENT est né à Toulouse le 21 janvier 1871. Elève d'Abel Fabre, il a fait une remarquable carrière de sculpteur. Il fonde en 1905 la Société des Artistes méridionaux dont il devient président en 1920. Il le reste sa vie durant.
Il réalise de nombreux bustes, des sculptures menues et charmantes, de nombreux monuments aux morts en Lot-et-Garonne et dans les Pyrénées ou de grands monuments: la statue de Jean Jaurès, le monument du capitaine Bernet au Jardin des plantes, les décorations pour l'hôtel «Le télégramme», rue Gabriel Péri, et pour la Bibliothèque municipale.
Professeur à l'Ecole des Beaux-Arts, il forme de nombreux artistes. Il meurt le 6 mai 1949.